Arnaud Clément - Les Carnets

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De la SEITA au Centre Colbert

Publié par Arnaud Clément sur 21 Janvier 2008, 00:21am

Catégories : #Châteauroux36

undefined   Comme je l'ai rappelé ici, dans l'article précédent, l'usine SEITA de Châteauroux a donc fermé ses portes à la fin des années 1990.

   La fermeture de cette usine n'est nullement dûe comme le martèle Jean-Yves Gateaud, l'ancien Député-Maire de Châteauroux depuis des années et évidemment encore plus fortement en cette période électorale, à la privatisation de l'entreprise SEITA. Comme d'autres, ce dernier paraît mal informé dans la mesure où il semble croire que la fermeture des usines de cette entreprise aurait débuté suite à la privatisation de la SEITA. Il n'en est rien : de 1981 à 1993, époque où la SEITA était donc une entreprise publique et où les amis de Jean-Yves Gateaud étaient au pouvoir (à l'exception de quelques mois entre 1986 et 1988), la SEITA a fermé pas moins de 8 usines ! De plus, les effectifs de la SEITA sont passés entre 1986 et 1990, de 7948 à 5905, avant de tomber à 4827 en 1999. Compte-tenu de ces éléments, parler de réalités économiques et industrielles est bien plus honnête que de privatisation pour justifier la fermeture de l'usine de Châteauroux.

undefined   8 usines de la SEITA fermées entre 1981 et 1993 ! On ne peut pas vraiment dire que les Elus socialistes de l'époque, pourtant au pouvoir, aient été bien efficaces pour éviter ces fermeture d'usines d'une entreprise publique... Mais comme je l'ai rappelé, devenue entreprise privée au milieu des années 1990, en toute connaissance de cause, cela n'a pas non plus empêché Jean-Yves Gateaud de promettre l'impossible aux électeurs et particulièrement aux ouvriers de l'usine de Châteauroux, réalité électorale oblige ! La déception n'en a été que plus grande pour les Manus et pour l'ensemble des citoyens... J'ai d'ailleurs encore à l'esprit cette photographie parue dans la presse de l'époque où l'on voyait un ouvrier devant l'usine, déchirer sa carte d'électeur. Il est certain que ce n'est pas avec de telles méthodes que l'on peut encourager les citoyens à se déplacer voter et à accorder du crédit aux engagements des personnes honnêtes qui se présentent à leurs suffrages. 

   Et ce n'est pas avec la pirouette de la privatisation que l'ancien Député-Maire arrivera à se dédouaner de ses propres responsabilités qui sur ce dossier sont écrasantes. "Dénaturer la vérité n'a jamais changer la réalité" ! Et la réalité ne donne pas raison à Jean-Yves Gateaud, condamnant ses promesses chimériques et ses engagements fumeux !

undefined   Alors après ce drame économique et social, il a bien fallu reconstruire. En mars 2001, le site de l'ancienne usine SEITA était à l'état de friche industrielle, sans aucun projet concret pour l'avenir. Ce secteur était véritablement une zone sinistrée au sein de notre ville. Ayant été racheté par la municipalité de Jean-Yves Gateaud et suite aux élections municipales, il est revenu aux nouveaux Elus de la Ville de Châteauroux de trouver des solutions pour réhabiliter ces lieux situés à proximité directe du centre-ville et pour concevoir un projet afin de redonner vie et dynamisme à ce secteur. C'était notre devoir et Jean-François Mayet, avec son équipe n'a pas fui ses responsabilités. Et c'est le projet qui a consisté à transformer cette ancien site industriel en pôle économique à vocation tertiaire qui a été retenu.

   C'est donc une restructuration complète du site qui a été effectuée depuis 2001. Ce site a été dans un premier temps, dépollué et rectifié sur la configuration initiale de l'usine. Dans un second temps, il a été entièrement réaménagé : réfection des façades et toitures ; installation des réseaux (notamment Internet) ; renouvellement des infrastructures ; valorisation des extérieurs... C'est ainsi qu'est né ce centre d'affaire baptisé "Centre Colbert".

   Aujourd'hui, on peut dire que le pari est gagné. L'objectif de retrouver au moins les 300 emplois perdus lors de la fermeture de l'usine SEITA est très largement atteint. Et quand je parle d'emplois au Centre Colbert, il ne faut pas y voir que des transferts, ce qui, il est vrai, arrangerait beaucoup certains... Le Centre Colbert héberge désormais un grand nombre d'activités. Par exemple : un office notarial, deux centres d'appels (Armatis et Sérénis), une agence de l'ANPE, des services du Conseil Général de l'Indre, etc... sans compter l'ouverture il y a un peu plus d'un an de l'hôtel Best-Western et du restaurant "La Manufacture". 

undefined   En terme d'emplois, l'objectif de 1000 personnes travaillant au Centre Colbert est atteint et plus de 50% de ces emplois sont des emplois créés. On s'achemine à l'horizon 2009 vers un centre regroupant 1300 salariés. A titre d'exemple, la société Armatis emploie à elle seule 537 personnes dont plus de 420 salariés en CDI (décembre 2007). 

   Ce pôle industriel encore sinistré en 2001 avec aucun projet de développement est donc devenu aujourd'hui, un véritable pôle d'emplois au coeur de Châteauroux. Il fallait mettre en oeuvre une politique de développement économique courageuse et ambitieuse. En quelques années seulement, Jean-François Mayet et son équipe l'ont fait !

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F
Chère Madame Sandrine,Comment'Etat aujourd'hui peut-il proner une politique de santé publique de lutte contre le tabagisme alors que de l'autre il aurait continuer à percevoir des millions d'euros sur la vente des cigarettes ?Par ailleurs, je vous remercie de ne pas me prendre pour ce que je ne suis pas.
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A
ça c'est du concret.Bravo au maire de Chateauroux et à son équipe.
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F
En tant qu'ancien "Manu" j'ai rien à dire de plus.A+
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S
Arnaud, je ne peux qu'applaudir des deux mains à tes propos, il est parfois temps de remettre quelques pendules à l'heure. Pour ce qui est de M.Gateaud et ses colistiers je pense que sur cette affaire ils sont sur un autre fuseau horaire. En effet ils critiquent la privatisation de la Seita mais si cette dernière était restée publique, comment l'Etat (au moment où la gauche était au pouvoir) s'y serait il pris pour avoir une politique de santé publique de lutte contre le tabagisme alors que de l'autre il aurait continuer à fabriquer des cigarettes, j'attends leur réponse avec curiosité ......
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